Préambule
Le 20 octobre 2022, notre collègue, la Prof. Carla Rossi, a officiellement signalé à la section des Antiquités du Comando Carabinieri Tutela Patrimonio Culturale (Commandement des Carabiniers pour la protection du patrimoine culturel, section Antiquités) en Italie l'existence d'un réseau de biblioclastes qui s'adonnent à l'achat de manuscrits médiévaux italiens intacts auprès de revendeurs complices. Ces manuscrits sont ensuite démantelés et les feuilles enluminées sont mises sur le marché de l'antiquité livresque à des prix exorbitants, souvent avec de fausses provenances, notamment lorsqu'il s'agit de manuscrits d'origine illégale. Une seconde plainte a été déposée auprès de la section "Esteri" du même TPC concernant le démembrement de manuscrits français et allemands. Les enquêtes du TPC sont en cours.
Le 20 décembre 2022, Rossi a publié un article de dénonciation sur le magazine en ligne AboutArt, par lequel elle espérait obtenir le soutien de ses collègues et des personnes intéressées. Elle a notamment signalé le démembrement d'un manuscrit italien qui portait encore des étiquettes indiquant sa provenance d'une bibliothèque italienne lors de sa vente en Allemagne. Peu de temps après, Peter Kidd, un collaborateur indépendant de maisons aux enchères et de marchands biblioclastes, a déclenché de manière obsessionnelle une campagne diffamatoire extrêmement virulente contre Carla Rossi, sa famille et ses collègues via les réseaux sociaux.
Kidd a initialement affirmé qu'elle aurait "plagié" cinq lignes d'une description d'une miniature, qu'il a écrite sur son blog, prétendant qu'il s'agit d'une publication sérieuse, mais qu'il utilise pour faire de la publicité pour des feuillets en vente. Rossi non seulement n'a certainement pas "plagié" les cinq lignes, mais Rossi a également publié un livre qui comporte plus de trois cents pages et inclut la reconstruction numérique du Livre d'Heures de Roucy, une transcription textuelle semi-diplomatique des prières, ainsi qu'une étude historico-artistique, linguistique et historique. (En 2016 Rossi a fondé le Centre de Recherche pour la Tradition Philologique Européenne (RECEPTIO), dont le comité scientifique comprend, le Professeur Roberto Antonelli, Président de l'Accademia dei Lincei, le Professeur Philippe Guérin de la Sorbonne et la Professeure Leena Löfstedt, émérite de l’Université de Californie à Los Angeles. Depuis sa fondation, le centre de recherche a organisé des conférences, des ateliers et des initiatives culturelles, et gère sa propre maison d'édition depuis sept ans, publiant la revue Theory and Criticism of Literature and Arts à laquelle ont contribué des chercheurs renommés et de jeunes universitaires, notamment Enrico Fenzi, Leena Löfstedt, Esther Corral Diaz, Romeo Bufalo, Florence Fesneau, Michele Nigro, Luigi Agus, Betül Parlak Cengiz, Anja Degner, RuÌŠzÌŒena Zátková, Marina Giorgini, Gloria Jane Bell, Josefina Planas Badenas, Adrienn Orosz, Daniela Caracciolo, Louis-Antoine Mège, entre autres).
Ensuite, Kidd a intensifié ses attaques en accusant l'ensemble du Centre de Recherche RECEPTIO d'être frauduleux, affirmant que des professeurs fictifs ou décédés figuraient dans son comité scientifique, tels qu'Antoni Rossell de l'Université Autonome de Barcelone, qui a rapidement réalisé une vidéo pour prouver qu'il est bien vivant et en bonne santé. Cette vidéo a été ridiculisé sur Twitter. D'autres vidéos de collègues tout comme des lettres de désapprobation concernant la campagne diffamatoire peuvent être consultées à l'adresse suivante : www.oprom.eu/snsf. P. Kidd, avec la complicité de plusieurs profils sur les réseaux sociaux (souvent marqués par des acronymes ou des surnoms), a inventé ex nihilo un prétendu "ReceptioGate", accusant Rossi d'avoir illégalement détourné sur RECEPTIO des fonds d'une institution telle que le Fonds National Suisse de la Recherche Scientifique (FNS).
Cependant, les accusations contre Mme Rossi ont été examinées en détail et il a été démontré sur des bases légales leur caractère infondé et fabriqué de toutes pièces dans le but de diffamer notre collègue. Il est clairement évident dès le départ que le soi-disant "ReceptioGate" est un canular propagé par Kidd et par ceux qui ont participé à la campagne de haine entre Noël 2022 et les mois suivants. Malgré cela, certaines publications en ligne ont repris cette histoire, contribuant ainsi à propager le hashtag correspondant sur Internet, accréditant ainsi ce mensonge.
De nombreuses personnes se sont rendues complices de crimes pénaux à l'encontre de la Prof. Rossi, de sa famille et de ses collègues. Voici une liste de ces crimes horribles :
- Menaces de mort (voir annexe 5 ici-joint)
- Deux avis de décès publiés sur un site funéraire suisse (voir annexe 6)
- Des e-mails de menace envoyés à la Prof. Rossi ainsi qu'à de nombreuses personnes qui ont pris position en sa faveur au cours des derniers mois (voir annexe 7)
- Des messages insultants et agressifs sur Academia.edu, provenant également de professeurs de l'Université de Zurich, ainsi que de la Società Internazionale di Storia della Miniatura, qui ont été contactés à plusieurs reprises par des personnes anonymes diffusant de fausses informations sur Receptio et la Prof. Rossi (voir annexe 8)
- Des modifications constantes de sa page sur Wikipédia par des inconnus, avec l'insertion de fausses informations diffamatoires, conduisant à la suppression de la page par Wikipédia elle-même
- Des appels anonymes menaçants, obligeant la Prof. Rossi à changer de numéro de téléphone
- Des articles diffamatoires publiés sur des journaux en ligne, incluant même la publication de la photo de sa boîte aux lettres par un journaliste qui s'est rendu à l'entrée de son immeuble
- Des vidéos sur YouTube se moquant de sa photo et de son travail
Depuis que Peter Kidd a rendu publique son adresse privée, la Prof. Rossi a été contrainte de déménager par crainte pour sa sécurité et celle de ses filles, dont les photos ont été diffusées sur les réseaux sociaux sans leur consentement.
Parmi les cyberattaquants se trouve également un groupe de "fragmentologues" américains, dont la présidente de la Medieval Academy of America, qui s'est engagée personnellement sur Twitter. Certains chercheurs américains défendent vigoureusement la validité des démembrements et ont transformé la fétichisation des "fragments" en un culte rentable. Cependant, cette approche est scientifiquement discutable dans des pays ayant une forte tradition d'études historiques et philologiques, tels que la France et l'Italie, principalement en raison de leur méconnaissance significative du latin et de leur compréhension défaillante de l'histoire des ateliers de production de manuscrits.
Il est essentiel de faire la distinction entre les anciens fragments de parchemin, témoins résiduels d'un codex ayant subi divers types de dommages au fil de son histoire, et les feuilles récemment et intentionnellement excisées d'un manuscrit dans un but lucratif. Plutôt que de devenir complice de leurs actions, il est crucial de reconnaître et de dénoncer les démembreurs opérant sur le marché.
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L'UZH (Université de Zurich)
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Le 26 décembre, un responsable de la communication Twitter de l'Université de Zurich s’est empressé de préciser que l'université, en raison de l'agitation suscitée sur Twitter, avait déjà commencé, le jour de la Saint-Étienne, à enquêter sur la conduite scientifique de Rossi. Il s’agissait d’une déclaration visiblement fausse, qui a contribué à amplifier subrepticement la diffamation initiale. Cependant, quelques mois plus tard, une commission composée de deux personnes chargée d'enquêter sur les prétendus "plagiats" de Rossi a été mise en place. Il y a de forts soupçons, soutenus par la police, selon lesquels l'une de ces deux personnes entretiendrait des contacts étroits et réguliers avec les harceleurs et aurait révélé le nom de l'avocate qui assistait Carla Rossi, un nom connu uniquement de l'université. L'avocate a reçu des courriels de menace visant ses enfants et la qualifiant de mafieuse. Ces deux personnes n'ont pas été en mesure de formuler des accusations sensées et ont simplement envoyé à Rossi des liens vers le blog de Kidd et vers des articles incohérents publiés en ligne affirmaient que Rossi est une imbécile car elle copierait les aquarelles (sic!) d'autres personnes pour les couvertures de livres publiés sous un pseudonyme (sic!). De plus, le même journaliste qui a écrit de telles absurdités (Peter Burger) a fabriqué de fausses "preuves", avec l'aide d'un certain Marphorius, un profil Twitter ensuite supprimé, présentant des prétendues indices de plagiat (alors qu'en réalité, comme le démontrent les documents en bas de page, il s'agit de sources citées dans les notes de bas de page, mais que les accusateurs ignorent évidemment). Il est important de souligner que lorsque le Comité scientifique de Receptio a écrit plusieurs lettres polies à l'Université de Zurich et au FNS, leur demandant de publier un communiqué de presse déclarant officiellement que l'accusation de M. Kidd concernant le prétendu "ReceptioGate" était infondée, afin de permettre au Centre de recherche de poursuivre ses activités sans subir d'autres diffamations et attaques, l'université a répondu qu'elle ne ferait aucune déclaration. Par conséquent, l'université a pris la parole lorsque cela n'était pas nécessaire et a gardé le silence lorsque cela aurait été approprié. Ainsi, l'Université s'est rendue complice des crimes pénaux commis par les détracteurs de Rossi, à l'encontre d'elle-même, de sa famille et de nous, ses collègues.
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Nous fournissons ci-dessous la lettre de la Docteure M. Velinova, de l'Université de Sofia, adressée au FNS (pour d'autres lettres de la part de chercheurs européens, indignés par la campagne de diffamation contre Rossi.voir le lien www.oprom.eu/snsf).
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Madame, Monsieur,
Maitresse de conférences d’histoire de la langue française au Département d’études romanes de l’Université de Sofia « St Clément d’Ohrid », docteure de l’Université Paris – Sorbonne (Paris IV) depuis 2015, enseignante qui anime un cours sur le livre au Moyen Âge français pour les étudiants en lettres françaises, je me permets d’exprimer à votre intention mon profond étonnement de tout ce qui arrive ces derniers mois à Mme Carla Rossi, philologue médiéviste de renom à l’échelle internationale, spécialiste non seulement excellant dans le domaine des manuscrits occidentaux du Moyen Âge mais aussi – et surtout, parce que c’est très rare de nos jours ! – dévouée à la profession au plus haut degré, luttant notamment contre l’activité criminelle de ceux qui détruisent les manuscrits par démembrement pour des buts lucratifs personnels, et faisant tout son possible – de manière bénévole ! – pour préserver l’héritage historique et culturel de l’Europe et de l’humanité, en luttant aussi dans le même temps contre l’ignorance qui s’impose de plus en plus, y compris parmi les soi-disant spécialistes et professionnels (leur expliquant par exemple ce que c’est qu’un fragment d'un manuscrit médiéval).
J’ai contacté la Professeure Rossi il y a quelques mois, impressionnée par la qualité et l’envergure de ses recherches, de ses publications et de son projet de reconstruction numérique de manuscrits démembrés. Quelle a été ma surprise d’apprendre peu après qu’elle était victime d’accusations absurdes de plagiat (touchant à des notions des plus élémentaires de culture générale) et de toute une campagne diffamatoire des plus ignobles, se servant de moyens d’agression psychique et physique ! Et tout ceci en Europe, cette Europe qui se félicite des fondements stables de sa démocratie, de la défense des droits de l’homme, de sa société reposant sur la justice, l’intégrité de la personne, l’éducation...
Mais ce qui m’a rendue, et me rend toujours, perplexe par-dessus tout, c’était d’apprendre tout récemment que le Fonds national suisse de la recherche scientifique, au lieu de défendre la Professeure Rossi, en mobilisant tout le potentiel dont il dispose, en particulier scientifique, de ses experts, ce qui à mon sens lui incombe par défaut, vu l’inconsistance flagrante des accusations contre elle, avait curieusement pris le parti opposé.
Prendre le parti de ceux qui accusent Mme Rossi de plagiat par ces arguments des plus stupides, correspond non seulement à une ignorance crasse mais aussi à un esprit criminel. J’ose donc espérer qu’il ne s’agit que d’un simple malentendu survenu lors la prise de cette position par les représentants du Fonds.
J’ose espérer, Madame, Monsieur, que vous reviendrez sur votre position, qui ne vous fait pas, pour le moins, honneur, ni du point de vue de l’éthique de la communauté scientifique ni du point de vue du professionnalisme de vos experts, qui, comme l’a montré dans le détail Mme Rossi, égale celui des moins instruits, n’ayant aucune notion de culture générale.
En attendant votre autodémenti et les excuses publiques, devant la communauté scientifique internationale, adressées à la Professeure Carla Rossi, je ferai de mon mieux pour faire connaitre dans le détail à tous mes collègues, en Bulgarie et à l’étranger, ce qui arrive à une de nos collègues parmi les plus dévoués d’entre nous.
Sincères salutations,
Malinka VELINOVA
Docteur en Linguistique
Maître de conférences en Histoire du français
Université de Sofia "Saint Clément d'Ohrid"
https://sites.google.com/site/velinovamalinka
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